Aux frontières de la photographie

La prochaine séance du séminaire du JILC s’intéressera à deux objets particuliers de la photographie que sont la mémoire et la frontière, autour des travaux du photographe Arno Gisinger et des recherches de Susan Ball, maître de conférence à l’université Paris 8.

Arno Gisinger

Devoir de mémoire ou droit à la mémoire ? Photographie, histoire et justice

Arno Gisinger est artiste et maître de conférences au département Photographie de l’UFR Arts à l’université Paris 8. Il vient de publier une importante monographie sous le titre Topoï chez Trans Photographic Press (janvier 2013).

Arno Gisinger développe depuis les années 1990 une pratique artistique pluridisciplinaire qui lie photographie et historiographie. Son travail met à l’épreuve la représentation visuelle du passé à travers ses différentes formes et figures : témoins, lieux, documents et images. Son projet Topoï rassemble en une constellation en mouvement, ses principaux travaux et propose une relecture contemporaine des lieux et non-lieux de la mémoire.

Lors de sa conférence il présentera des travaux sur Oradour-sur-Glane (Archéologie d’un lieu de mémoire), Nuremberg (Les coulisses du pouvoir et La scène du Procès), Srebrenica (Hotel Jugoslavija) ou la spoliation des biens juifs (Invent arisiert et 147, rue Sainte-Catherine), et posera la question des relations entre topographie, photographie et justice.

Susan Ball

Invisible / Visible : que nous dit la photographie à propos des frontières ? 

Depuis les années 1980, la notion de frontière a fait l’objet de nombreuses recherches académiques, ainsi qu’un nombre croissant de travaux réalisés par des artistes qui se sont également penchés sur les questions de migration, d’identité et de citoyenneté. Alors que de nombreux travaux photographiques se sont inspirés de la littérature académique (notamment Anthony Haughey and Melanie Friend), on note une relative absence de commentaires portant sur les représentations visuelles dans les études consacrées aux frontières.

Susan Ball est maître de conférences au département d’études des pays anglophones de l’université Paris 8. Son intervention se servira de l’ethnographie pour examiner la participation des chercheurs en sciences sociales dans le cadre d’un projet photographique portant sur les frontières. Elle examinera les lieux et les modalités du projet – à partir notamment des travaux de Gillian Rose -, en accordant une attention particulière à l’utilisation du multimédia et à la réceptivité du public.

La présentation se fera en anglais, possibilités de traduction.

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