De Vukovar à Srebrenica : une responsabilité qui cherche son nom

Il y a vingt ans, l’enclave de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, était vidée de sa population par l’armée de la Republika Srpska (RS). La ville avait été décrétée, le 16 avril 1993, « zone de sécurité » par la résolution 819 du Conseil de sécurité, une résolution qui a ralenti mais n’a jamais mis fin à l’agonie de l’enclave assiégée jusqu’au drame ultime : en juillet 1995, le massacre, en quelques jours, de plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques et l’expulsion forcée de 20 000 femmes et enfants marquent un paroxysme dans les violences perpétrées dans cette région ainsi que l’échec des Nations Unies et de la communauté européenne à protéger une population envers laquelle elles s’étaient engagées.

Cette étude de Joël Hubrecht, responsable du programme Justice pénale internationale à l’IHEJ, s’inscrit dans un travail plus global sur les acteurs tiers dans les conflits, ici à partir de la guerre en ex-Yougoslavie (1992-1995). Elle a été réalisée dans le cadre du second volet du séminaire dirigé par Daniel Openheim et Jean-Yves Pottel sur les témoins tiers (« Ceux qui ont vu, ceux qui ont su… »), organisé au Mémorial de la Shoah. Elle est donc à lire dans la continuité de la note précédente portant sur les questions soulevées par la recherche de la vérité et l’établissement des faits, via le témoignage du journaliste Ed Vulliamy. Elle traite cette fois de la problématique de la responsabilité en partant à nouveau d’un cas singulier, en l’occurrence celui du médiateur britannique David Owen.

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