Penser et appliquer la justice transitionnelle, de Yaoundé au Caire

Chargé de mission au sein du ministère des Affaires étrangères français, Charles Girard est un familier de la justice transitionnelle. A la veille de son départ pour l’Afrique, il en a décrypté pour l’IHEJ les principaux enjeux, ainsi que les ambitions françaises en la matière.

Avant d’être une matière académique, la justice dite « transitionnelle » est une pratique dont les interactions avec la politique, du fait du contexte particulier de la transition mais aussi de la nature même des crimes de masse,  sont aussi équivoques qu’inextricables. Cela implique que pour penser ces processus de pacification et de lutte contre l’impunité, il est indispensable de prendre en compte l’expérience et la parole des acteurs politiques. Dans ce domaine très évolutif, qui mêle mécanismes judiciaires et non judiciaires, l’IHEJ est très attentif à tout ce qui permet de dresser une passerelle entre les milieux universitaires et le monde des praticiens du droit et de la politique ainsi qu’à tous les échelons entre les acteurs du droit et ceux de la politique.

A cet égard, le séminaire intitulé « Justice internationale et de transition : éléments pour une doctrine diplomatique française », animé par l’Institut entre avril 2011 et décembre 2012 aux côtés du ministère des Affaires étrangères et dont le rapport final est disponible sur le site de l’IHEJ, avait lui aussi vocation à créer un espace privilégié et durable d’échange entre praticiens et chercheurs de différents horizons (diplomates, militaires, membres associatifs, chercheurs, etc.) et de contribuer à l’émergence d’une pensée française en matière de justice transitionnelle.

Parmi les familiers de cette passerelle, Charles Girard est chargé de mission auprès de la sous-direction de la Gouvernance démocratique (Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats, DGM) du ministère des Affaires étrangères français (MAE). Nous lui avons demandé, à la veille de son départ pour l’Afrique, de revenir sur son parcours et de nous présenter le Pôle « Etats fragiles, reconstruction et post-conflit » où il a officié au total pendant près de cinq ans. Il nous a ainsi fait part de ses réflexions sur une approche spécifiquement francophone de la justice transitionnelle et des ambitions du ministère des Affaires étrangères en la matière, mais aussi de sa lecture des différentes tentatives de justice transitionnelle menées notamment en Tunisie et en Egypte.

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Crédit photo (page d’accueil) : Frédéric de La Mure/Ministère des Affaires étrangères